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Édito du mois de juillet

Pourquoi aller à Avignon ?

Évidemment la réponse n’est sans doute pas la même pour le IN et pour le OFF mais force est de constater que dans le IN, on se passe souvent de nous, les auteur.rices vivant.es. On adapte, on improvise, on monte un spectacle « d’après » l’œuvre de quelqu’un, rarement vivant d’ailleurs. Comme dirait les Rita Mitsouko « c’est comme ça ».
Cela étant dit, cette année ce qui lie le IN et le OFF c’est que même les Scènes nationales souffrent de réductions de budgets. Personne n’est en reste. Mais là où certaines compagnies risquent tout bonnement de disparaître et les théâtres de fermer, les spectacles des scènes nationales seront peut-être juste un peu moins fastes mais ils seront toujours là. (Enfin espérons-le…)
Non, pour nous les auteur.rices vivant.es, c’est surtout dans le OFF que cela se passe. C’est là que nous sommes en nombre, que nos spectacles sont montés et que nous nous retrouvons d’année en année comme pour faire le point et nous donner des nouvelles. Des spectacles, il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges et c’est tant mieux. Alors venir là, dans ce vivier de création, c’est découvrir ce que les autres proposent, échanger, dire comment chacun fait, ce qu’il invente dans ce monde sans cesse en mutation et qui pourtant paraît si statique. C’est dialoguer pour faire bouger les lignes. C’est chercher d’autres façons de continuer pour ne pas se résigner à se voir confisquer les scènes, pour maintenir l’exigence de notre rôle de trublion de la société, ou l’impérieuse nécessité du regard aigu et empathique que nous portons sur le monde. C’est se serrer les coudes et dire que nous ne céderons pas sur notre désir de continuer à écrire car, et nous le savons tous, l’impuissance, à laquelle nous sommes parfois assignés, est délétère.

Jean-Benoît Patricot

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